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Les ménages les plus modestes sont davantage exposés à la pollution de l’air en région Centre

Les plus pauvres sont plus souvent exposés à la pollution de l’air que les plus riches en région Centre. Essentiellement parce qu’ils vivent plus souvent en ville.

Publié le 6 novembre 2024

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Modes de vie Catégories sociales Santé Environnement

16 % des ménages de la région Centre-Val de Loire appartenant aux 10 % les plus modestes ont un risque élevé d’exposition aux poussières en suspension dans l’air (les « particules fines ») contre 10 % des ménages situés dans les 10 % les plus riches, indique une étude de l’Insee de cette région [1] réalisée avec le réseau Lig’Air de surveillance de la qualité de l’air. En moyenne, 11 % des ménages de la région sont exposés à une concentration de particules dangereuse pour la santé.

Ces particules microscopiques s’introduisent dans les poumons et affectent en particulier les enfants, les personnes âgées ou asthmatiques. Santé Publique France évalue à 40 000 par an le nombre de décès liés à cette pollution au cours de la période 2016-2019. Ces poussières dangereuses sont émises par le chauffage et les voitures notamment. Elles sont beaucoup plus concentrées dans l’air des villes que dans celui des campagnes.

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Logiquement, les ménages les plus touchés sont ceux qui vivent dans les zones les plus denses. Les pôles urbains regroupent 40 % de la population, mais les trois quarts des ménages exposés à une pollution excessive. Selon l’Insee, l’exposition des plus modestes à cette pollution de l’air est liée au fait qu’ils vivent plus souvent en ville : « une fois mis de côté ces différences de densité de population, l’exposition aux particules fines ne varie pas de façon perceptible selon les écarts de niveau de vie ».

Les conclusions de l’Insee Centre-Val de Loire rejoignent un travail de l’Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a élaboré un indice regroupant plusieurs polluants de l’air [2]. Selon cette autre étude, dans les zones où la pollution de l’air est la plus forte, quatre habitants sur cinq vivent dans un territoire où la situation économique des ménages est défavorable, deux fois plus que pour la moyenne de la région. Il s’agit là aussi des territoires les plus denses, les grandes agglomérations du littoral et de la vallée du Rhône.

Une étude du ministère de la Santé indique qu’à l’échelle nationale en revanche, ce sont en moyenne les enfants des classes les plus favorisées qui respirent un air plus pollué, mais qu’ils souffrent moins de maladies respiratoires, car ils sont mieux suivis par des médecins et en meilleure santé. La question des inégalités face à l’environnement est très médiatisée, mais on manque cruellement de données sur le sujet.

Ménages exposés aux particules fines en région Centre selon le niveau de vie
Unité : %

10 % les plus pauvres16,0
Des 10 au 20 % les plus pauvres13,7
Des 80 au 90 % les plus riches10,3
10 % les plus riches10,3
Part des ménages exposés à plus de 9 microgrammes par m³.

Lecture : 10,3 % des 10 % des ménages les plus riches sont exposés aux particules fines en région Centre.

Source : Lig’Air- Insee, données 2019 – © Observatoire des inégalités

Photo / Tangopaso, domaine public, Wikimedia commons


[1« Les ménages résidant dans les communes densément peuplées sont relativement plus exposés aux particules en suspension en Centre-Val de Loire », Insee Analyse n° 109, janvier 2024. Le seuil utilisé est de 9 microgrammes par m³ d’air qui correspond à un objectif fixé pour 2030 par la Commission européenne.

[2« Les territoires à enjeu sanitaire élevé : plus urbanisés et moins favorisés », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 116, mai 2023.

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Date de première rédaction le 6 novembre 2024.
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