La moitié des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) [1] vivent avec moins de 1 213 euros par mois (pour une personne seule après prestations sociales et impôts), contre 1 900 euros pour ceux qui résident dans le reste des agglomérations qui comprennent un quartier prioritaire (Insee, données 2021). C’est 685 euros de moins chaque mois pour vivre, soit un écart de 36 %. 45 % des habitants des quartiers prioritaires vivent sous le seuil de pauvreté, un taux 2,5 fois supérieur à celui des villes dans lesquelles ils résident.

Cette situation résulte de la définition même de « quartier prioritaire », fondée sur le faible niveau de vie de leurs habitants. Il en existe 1 500 en France. Mais les moyennes mentionnées ici masquent des situations encore plus difficiles : le taux de pauvreté y dépasse parfois 70 %, comme dans les quartiers de « Quartier Bas-Vernet, Ancien ZUS » et « Rois de Majorque » à Perpignan, où 75 % des habitants sont pauvres.

L’ampleur des écarts de niveaux de vie entre ces quartiers défavorisés et les autres reflète le regroupement des logements sociaux dans les grands ensembles construits dans les années 1970, en périphérie des grandes villes ou en leur sein. Les quartiers prioritaires concentrent les difficultés sociales, notamment celles des familles monoparentales les plus modestes, des jeunes et des immigrés les moins qualifiés. Le taux de chômage y atteint 18,3 % en moyenne en 2022, soit 2,4 fois plus que la moyenne française (7,5 %).

Photo / CC BY SA Guillaume70

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