La part de riches [1] dans la population croît avec l’âge. On ne trouve quasiment pas de riches dans les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans, selon Vivien Charbonnet de l’Université de Tours [2]. Le taux de richesse atteint 8 % chez les 35-39 ans et jusqu’à 15 % chez les 60-64 ans.

La première raison à cela tient au fait que les salaires augmentent en général avec l’ancienneté. Il n’existe quasiment pas d’emplois qui permettent à de jeunes cadres supérieurs de se situer en début de carrière au-dessus du seuil de richesse, c’est-à-dire à un salaire de plus de 3 900 euros par mois après impôts. Le niveau de vie s’élève au fil de la carrière et permet aux plus qualifiés de franchir notre seuil de richesse. La seconde raison est liée aux revenus du patrimoine. Sauf exception, la fortune des jeunes est mince, en tout cas insuffisante pour produire des revenus. Mais avec l’avancée en âge, ceux qui disposent de revenus élevés peuvent mettre de côté et faire fructifier leur épargne, ce qui élève leur niveau de vie. Après 65 ans toutefois, le passage à la retraite réduit les niveaux de vie et le taux de richesse diminue.

Autre élément d’explication de l’augmentation du taux de ménages riches à partir de la cinquantaine : on mesure ici le revenu après impôts en prenant en compte la composition du ménage, notamment le nombre d’enfants et leur âge. C’est pourquoi le taux de richesse baisse autour de la quarantaine. Pour les ménages plus âgés, le départ des enfants du domicile familial joue en sens inverse.

Le taux de richesse selon l’âge permet néanmoins de mieux appréhender qui sont les personnes riches. Chez les plus jeunes, disposer d’au moins 3 900 euros mensuels est inhabituel. Chez les 60-64 ans, c’est assez rare, mais pas exceptionnel : plus d’un ménage de cette tranche d’âge sur sept est dans ce cas.

Photo / © Esther Ann / Unsplash

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