Ville, périurbain, campagne : qui est riche, qui est pauvre ?
Les niveaux de vie sont plus bas dans le rural isolé et au centre des agglomérations, que dans les banlieues et les communes périurbaines. Les grandes villes concentrent les inégalités : la grande richesse de quelques quartiers favorisés y côtoie l’extrême pauvreté.
Publié le 29 avril 2025
https://www.inegalites.fr/Ville-periurbain-campagne-qui-est-riche-qui-est-pauvre - Reproduction interditeLes riches et les pauvres vivent-ils en ville ou à la campagne ? Pour le savoir, l’Insee découpe la France en trois grandes catégories : les pôles urbains, les couronnes périurbaines et le rural isolé. Au sein d’un pôle urbain, l’institut distingue la ville-centre et sa banlieue.
Les villes-centres, c’est-à-dire le cœur des grandes agglomérations, présentent le niveau de vie médian le plus faible : 1 788 euros par mois pour une personne seule selon les données 2021 de l’Insee, contre une moyenne nationale de 1 917 euros. Le rural isolé se situe juste après avec 1 808 euros. Les territoires périurbains (1 987 euros) et les communes de banlieue (1 939 euros) affichent les niveaux de vie médians les plus élevés.
En effet, les périphéries des grandes villes sont le plus souvent occupées par les couches moyennes qui disposent d’un niveau de vie leur permettant d’accéder à la propriété individuelle, tandis que les logements sociaux sont concentrés dans les agglomérations. Le milieu rural isolé est, lui, en grande partie composé de ménages ouvriers et employés aux salaires modestes.
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Attention tout de même. Les territoires ruraux isolés abritent moins de 5 % de la population française. Les pôles urbains en représentent les deux tiers, et le périurbain un quart. À elles seules, les banlieues regroupent huit fois plus d’habitants que les zones rurales isolées. Cet ensemble regroupe des banlieues très favorisées et des quartiers très pauvres composés d’une population au niveau de vie bien plus faible que celui observé en milieu rural.
Grandes villes : des pauvres plus pauvres, des riches plus riches
Le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres est le plus bas dans les villes-centres : leur population touche au mieux 882 euros mensuels quand, à l’échelle nationale, ce seuil se situe à 997 euros. Viennent ensuite les banlieues, avec 943 euros maximum. Les 10 % les plus pauvres qui résident dans la campagne isolée ne perçoivent pas plus de 1 018 euros par mois. C’est dans l’habitat périurbain que le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres est le plus élevé (1 130 euros mensuels).
À l’autre bout de l’échelle des revenus, on entre au sein des 10 % les plus riches avec un niveau de vie de 2 989 euros par mois en milieu rural, de 3 318 euros dans le périurbain et de 3 608 euros dans les pôles urbains (3 527 euros mensuels dans les villes-centres et même 3 685 euros dans les banlieues). Ces pôles urbains concentrent les inégalités. Ils sont à la fois les territoires aux revenus les plus élevés parce qu’on y trouve en particulier les emplois de cadres les mieux payés, et ceux de la plus grande pauvreté qui abritent des populations qui peuvent être très modestes, en particulier celles qui résident dans les logements sociaux.
Les villes, et notamment les plus grandes, sont donc caractérisées par de fortes inégalités. Le périurbain se distingue par des revenus médians plus élevés et présente une plus grande homogénéité sociale. Quant au rural isolé, il abrite une population, certes moins nombreuse, mais pour partie très défavorisée, pour laquelle l’accès à l’emploi et aux services publics est particulièrement difficile.
Niveau de vie selon le type de territoire Unité : euros | |||
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Niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres | Niveau de vie médian | Niveau de vie minimum des 10 % les plus riches | |
Pôles urbains | 909 | 1 857 | 3 608 |
- Dont villes-centres | 882 | 1 788 | 3 527 |
- Dont banlieues | 943 | 1 939 | 3 685 |
Couronnes périurbaines | 1 130 | 1 987 | 3 318 |
Rural isolé | 1 018 | 1 808 | 2 989 |
Ensemble | 997 | 1 917 | 3 432 |
Source : Insee – Données 2021 – © Observatoire des inégalités
De la ville centre au rural isolé |
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Le découpage géographique de l’Insee comprend plusieurs types de territoires, définis selon le nombre d’emplois. Les pôles désignent des ensembles urbains qui offrent au moins 10 000 emplois. Ils se décomposent en villes-centres et en banlieues, et peuvent constituer des agglomérations de très grandes tailles, comme Paris et sa banlieue, ou beaucoup plus modestes. L’habitat périurbain est composé des communes, pour partie rurales, dont au moins 15 % des actifs travaillent dans un pôle urbain. Nous avons qualifié de « rural isolé » les communes dont moins de 15 % des habitants travaillent dans une ville. |
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