5,5 % des actifs [1] vivent sous le seuil de pauvreté [2] en 2022 selon l’Insee, mais cette moyenne masque de profondes disparités selon les milieux sociaux.

Le taux de pauvreté est particulièrement élevé (15,2 %) chez les indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d’entreprise). Une part des non-salariés – par exemple ceux qui travaillent à la tâche pour des plateformes numériques – ne retirent que de maigres revenus de leur travail. Attention tout de même : les revenus des indépendants sont difficilement comparables à ceux des salariés, ainsi donc que leur taux de pauvreté.

Parmi les adultes, 56 % des pauvres sont ouvriers ou employés. Le taux de pauvreté des ouvriers, 7,3 %, est plus de trois fois supérieur à celui des cadres supérieurs (2,1 %). Cette situation est liée aux faibles salaires, mais surtout à l’importance du temps partiel et au taux de chômage beaucoup plus élevé des ouvriers.

La pauvreté ne frappe pas au hasard. Les moins qualifiés sont aux premières loges, souvent dans des situations les plus durables. Pour autant, même si c’est beaucoup moins fréquent, les classes moyennes et supérieures ne sont pas épargnées. Leurs possibilités d’accéder à un niveau de vie meilleur sont sans doute plus grandes mais, pour elles, le sentiment de déclassement, de ne pas occuper la place à laquelle leurs qualifications devraient les amener, peut être très important.

À l’intérieur de ces catégories, les taux de pauvreté varient aussi fortement. Pour les ménages dont la personne de référence est employée à domicile (femme de ménage, par exemple), le taux de pauvreté atteint 13 %. Il est de 15 % pour les employés non qualifiés de type artisanal (ouvriers du bâtiment, personnels de ménage dans les bureaux ou l’industrie, etc.), alors que pour les professions intermédiaires de la fonction publique (administration, sécurité), il est de 1,1 % ou encore de 2,2 % chez les agents de maitrise.

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