Combien de personnes à la rue et en hébergement d’urgence ?
Plus de 100 000 personnes n’ont d’autre toit que l’hébergement d’urgence. Parmi les sans domicile qui appellent le 115 pour obtenir de l’aide, plus de 6 000 adultes et enfants restent à la rue, faute de place.
Publié le 12 décembre 2024
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Parmi les plus de 300 000 sans domicile, les plus précaires sont les personnes abritées en urgence, voire laissées sans abri. Au cours de la nuit du 19 août 2024, 111 721 personnes ont dormi dans un hébergement d’urgence en France, selon les statistiques du 115 [1], le numéro de téléphone qui centralise les demandes des personnes sans domicile. Parmi elles, 57 % ont été hébergées à l’hôtel. Les autres ont généralement été orientées vers des centres d’hébergement d’urgence.
Cette même nuit, 7 408 personnes ont appelé le 115, mais n’ont pas obtenu d’hébergement. Quelques-unes ont refusé la solution proposée par le service d’urgence ou sont finalement restées là où elles étaient, chez un ami par exemple. Mais 6 473 n’ont pas obtenu d’hébergement, faute de places. Parmi elles, 80 % avaient appelé le 115 parce qu’elles dormaient à la rue.
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Ces chiffres ne permettent pas d’estimer exactement le nombre total de personnes qui dorment dans la rue en France. Cette approche laisse en effet de côté les personnes qui ont appelé le numéro d’urgence sans obtenir de réponse. Par ailleurs, tous les SDF sont loin d’appeler le 115. Rien qu’à Paris, 3 492 personnes sans abri ont été dénombrées lors de la « Nuit de la solidarité » de février 2024, une opération systématique de décompte des sans-abri organisée par la mairie et des associations. Or, à titre de comparaison, la capitale ne représente que 16 % des personnes hébergées par le 115 en France. La dernière enquête de l’Insee sur le sujet date de 2012 [2]. À l’époque, la population des sans-abri était estimée à 12 000 personnes. Il est très difficile de savoir comment la situation a évolué depuis, l’Insee n’ayant pas reconduit son enquête.
| L'hébergement des sans domicile Unité : % | |
|---|---|
| Nombre | |
| Hôtel | 64 222 |
| Centre d’hébergement d'urgence | 38 488 |
| Places pour les femmes victimes de violence | 3 904 |
| Autres | 5 107 |
| Ensemble des personnes hébergées | 111 721 |
| Personnes ayant appelé le 115 mais non hébergées | 7 408 |
| - Dont demandes non pourvues, faute de places | 6 473 |
Source : Unicef et FAS – Nuit du 19 août 2024
| Des milliers d’enfants dorment dehors du fait des politiques d’immigration |
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| Selon le rapport de l’Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité, fin août 2024, plus de 2 000 enfants, dont près de 500 de moins de trois ans, n’avaient pas été abrités par le 115 (le numéro de téléphone de l’hébergement d’urgence) et ont dû dormir dehors ou dans des conditions d’hébergement très précaires, malgré les efforts des associations qui œuvrent sur le terrain. Le chiffre réel est sans doute supérieur puisqu’une partie des familles, sachant n’avoir aucune chance d’obtenir un hébergement, n’appellent même plus ce numéro d’urgence. Et parce que les mineurs arrivés en France sans leurs parents ne sont pas comptés. Cette situation dramatique est la conséquence des lois sur l’immigration votées ces dernières années. L’immense majorité des enfants à la rue sont nés à l’étranger. Les politiques de restriction des régularisations des préfectures françaises ont pour effet l’augmentation du nombre de familles sans droits ni abri, les services d’hébergement d’urgence étant totalement saturés dans de très nombreuses grandes villes. Le retour d’enfants SDF constitue un changement historique dans un pays qui n’avait pas connu cette situation – ou alors de manière marginale – depuis quelques décennies. |
| L’introuvable chiffre des bidonvilles en France |
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| Combien de personnes exactement vivent dans des bidonvilles en France ? Nous n’en savons rien. Jusqu’en 2021, la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), rattachée au Premier ministre, publiait des états des lieux réguliers. En 2021, la Dihal recensait plus de 20 000 personnes vivant dans un bidonville, un total sous-estimé du fait des difficultés de mesure : certains campements (notamment de petite taille) ne sont pas comptabilisés. Depuis, silence radio ou presque. Début 2023, l’organisme a publié le chiffre de 11 000 personnes ressortissantes de l’Union européenne vivant dans des bidonvilles en France. On ne sait rien des autres. |
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